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Fin de saison à Rectory Hill

Dix-sept octobre et déjà la première neige recouvre le terrain alors que les feuilles ne sont pas encore tombées des arbres. C’est tout de même un beau paysage qui s’offre au regard dès le réveil. Évidemment cette neige ne restera pas longtemps. Déjà en après-midi, le soleil a commencé son oeuvre de fonte massive et soudain, le même paysage se métamorphose.

À la tombée du jour, le soleil couchant prend des teintes de rouge et ses rayons ardents se réfléchissent sur les pierres de granit polies du cimetière en bas de la maison.

Octobre annonce la fin de la saison à Rectory Hill. Il est temps de rentrer les chaises, le hamac, les outils de jardinage et le boyau d’arrosage. Il faut passer une dernière fois le tracteur à pelouse sur l’épais couvert de feuilles mortes avant les premières neiges.

Et il faut fermer l’eau, purger les tuyaux, enlever les liquides et la nourriture, car la maison sera déserte pour au moins 6 mois, sauf pour quelques souris qui chercherons un endroit au chaud pour passer l’hiver. Elles choisiront en général de faire un trou dans l’isolant des murs ou des pentes de toit pour s’y blottir en attendant le retour des beaux jours. Car la maison ne sera pas chauffée durant le long hiver.

Comme c’est triste d’abandonner une maison à la saison froide. D’autant plus quand cette maison possède une âme, une identité aussi forte que le presbytère de Rectory Hill. Celui-ci, en effet, abrite entre ses murs des centaines et des milliers d’objets divers qui ont traversé les âges, certains depuis plus de cent ans. Le temps, la poussière, des générations de gens, d’insectes, d’animaux, de microbes et de particules y ont laissé leur empreinte. Chaque organisme y a sa vie propre, intrinsèquement lié à celle de la maison.

Toute cette vie, passée et présente, matérielle et immatérielle, s’endormira sous l’effet du froid pendant six longs mois, jusqu’à ce que les premières chaleurs du printemps la réanime. C’est alors qu’on repartira la pompe et l’eau se mettra à circuler à nouveau dans la tuyauterie, comme le sang dans ses veines.

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